Merci de votre intérêt. Il s'agit d'un projet d'art postal qui aboutira à une compilation explorant la spatialité des liens comme territoire affectif. Pour moi, c'est un projet d'écoute, d'attention désintéressée, de création d'une trame à partir de fragments superflus, offerte à l'univers, donnant corps et temps à la notion de lien.
Il s'agit du lien comme processus d'échange.
Ici, un échange électronique et immatériel, que j'ai configuré sous forme de projet d'art postal.
Je vous invite à participer à un projet créatif collaboratif autour de cette idée, de cette notion de lien, et plus particulièrement des liens brisés.
Il s'agit de penser le lien comme une nécessité, comme un phénomène inévitable en constante transformation.
Je cherche à instaurer un dialogue anonyme avec l'insubstantialité de l'affection, des émotions et des sentiments, en envisageant le lien comme ce qui situe l'être humain dans une réalité affective.
Une expérience personnelle m'a amenée à me poser ces questions : Qu'est-ce qu'un lien ? Comment naît-il ? Qu'implique-t-il ? Quelle est (ou était) sa temporalité ? Non pas tant pourquoi ce lien s'est formé ou s'est rompu, mais plutôt comment il apparaît à moi, en moi.
Il s'agit de concevoir ce lien comme quelque chose d'éthéré, d'essentiel à la nature humaine. Quelque chose en perpétuelle transformation. Une présence qui se matérialise et se dématérialise imperceptiblement.
Un jour, on m'a offert un livre rempli de notes personnelles qui évoquaient, par leur contenu, ce « quelque chose » qui nous unissait. J'ai perdu ce livre en déménageant de l'autre côté de l'Atlantique, et c'est seulement alors que j'ai compris que le lien n'était ni le livre lui-même, ni les notes qu'il contenait. Le lien était ce qui était absent. L'image à l'origine de ce projet est une carte du lieu où ce lien existe.
Je me suis arrêté pour y réfléchir, réalisant que tous mes liens sont médiatisés par l'espace électronique – numérique. Qu'ils existent pour moi comme des présences, des mots, des voix, des matérialités intangibles, lointaines et absentes.
C'est pourquoi ce projet porte sur l'espace vide où flotte ce fil brisé. Un espace qui n'existe qu'en relation à quelque chose ou à quelqu'un d'autre.
C'est en ce sens que je m'interroge : quelle est (ou quelle pourrait être) la substance de ce lien ténu et invisible qui nous unit ou nous a unis à quelque chose ou à quelqu'un ?
Il s'agit d'observer la moitié restante de ce fil, de me demander si les liens sont choisis ou s'ils apparaissent par hasard. Il s'agit d'observer ma vie comme le produit d'un lien. Il s'agit de se demander si ces liens se brisent réellement ou s'ils restent suspendus dans un lieu-temps singulier et intime, oscillant entre l'ombre et le souvenir, entre la présence absente de ce qui n'est plus. Comme un fil suspendu dans un espace inexploré.
J'élargis alors la notion de lien pour observer la trame qui unit les personnes, les lieux, les choses ; une trame tissée d'une relation qui, nécessairement, s'est transformée. Ce faisant, je m'ouvre à l'autre en portant attention à ce lien. Pour donner un sens à ce fil.
La proposition est d'observer comment, de quelle manière et par quels moyens nous créons, racontons ou matérialisons ce lien. Il s'agit de représenter ce lien invisible par une image, un collage, un dessin, un texte ou un poème, pour le chérir, le guérir, le transmuter ou le faire disparaître ; pour s'en libérer définitivement. Pour le jeter à la mer ou l'enterrer.
Il s'agit de narrer/matérialiser ce lien invisible entre deux points.
Si vous souhaitez participer, n'hésitez pas à coucher cette histoire sur le papier à la main, puis à lui donner la forme visuelle de votre choix, comme si vous confiiez un secret à un coffre-fort inaccessible.
Un coffre-fort que vous jetterez à la mer.
C'est une collaboration anonyme. Inutile de préciser des noms, des lieux ou des objets. Inutile de signer. Vous pouvez la coder ou l'écrire au rouge à lèvres. Vous pouvez raconter un secret ou inventer une histoire. Ou une lettre.
À propos du lien que vous décidez de partager.
Il s'agit de rendre visible, en toute liberté, l'espace de ce que nous appelons un lien. J'imprimerai ces images pour tisser ces liens, à l'instar de l'œuvre qui a inspiré ces réflexions. Ce tissage servira de support/réceptacle à ce livre-objet, fruit d'une pratique d'art postal.
Si vous souhaitez participer, veuillez joindre une photo de votre manuscrit et l'image correspondante, puis soumettre le tout via le formulaire. Il s'agit de se libérer de ce lien. Si vous le souhaitez, je vous enverrai un exemplaire du recueil « Lier - Bindung - Bond ».
Je commencerai le tissage le 12 décembre 2025 et désactiverai cette page le 26 juin 2026.
Merci de votre participation
Veuillez envoyer votre contribution à : contact@morenogranados.com